Auteur : Vincent Gerber, Floréal Roméro
Pilier de l’écologie sociale et théoricien du municipalisme libertaire,
Murray Bookchin offre des pistes d’action concrètes à l’heure où les
mouvements sociaux réinventent la démocratie.Dans les années 1960,
Murray Bookchin parlait déjà d’opposition à la société de consommation,
de mettre fin à l’« obsolescence programmée », afin de retrouver une
existence chargée de sens, marquée par la créativité et ses liens de
coopération. En supprimant l’inutile et l’accessoire, en sortant du
« produire pour produire » et en retrouvant la valeur des biens durables
et que l’on soigne, il entrevoyait l’émergence d’une société
d’abondance, offrant « à chacun selon ses besoins » et insérée dans les
écosystèmes naturels. Contre un modèle centré sur la compétitivité, la
productivité, la croissance, la consommation à outrance et la recherche
du profit des uns aux dépens des autres, il a pensé une société basée
sur de petites municipalités décentralisées, autogérées en démocratie
directe par des citoyennes et citoyens redevenus acteurs à part entière
de leur vie. Ce pionnier de l’écologie politique figure parmi les
premiers à avoir intégré les principes écologiques dans les idéaux
socialistes de la gauche radicale. La solution à la crise écologique et
le projet d’une société plus humaine et égalitaire allaient pour lui de
pair et devaient être pensés conjointement.